OR.RA mon approche : Réfléchir
« En Martinique, on n’a pas besoin de ça. Ton truc là, ça ne sert à rien. On a notre propre culture. »
Que répondre à cela ?
Initialement, j’avais un manque de rhétorique, car la transmission du savoir-vivre et du savoir-être me paraissait une telle évidence que je ne m’étais pas préparée aux objections.
Après mûre réflexion — car oui, tout n’est pas inné et la répartiee n’apparaît pas forcément spontanément — voilà ce que je pense :
Dire qu’en Martinique, nous n’aurions pas besoin d’apprendre le savoir-vivre et le savoir-être français signifierait que nous vivons isolés.
Isolés du monde, isolés de notre nation et donc des autres nations.
Et ce pour plusieurs aspects.
✨ Premièrement, cela signifierait que parce que Corse vous n'auriez pas besoin d’apprendre le savoir-vivre et le savoir-être français,
de même pour un Alsacien, ou un Breton,
Comment ferions-nous nation ?
Les cultures régionales ne s'opposent pas à la culture nationale.
𝐉𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐯𝐢𝐥𝐞́𝐠𝐢𝐞 𝐥'𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐜𝐮𝐥𝐭𝐮𝐫𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́ 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐦𝐮𝐥𝐭𝐢𝐜𝐮𝐥𝐭𝐮𝐫𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́: 𝐄𝐭 𝐯𝐨𝐮𝐬 ?
✨ Deuxièmement, pourquoi le fait d’appartenir à une région ou à un autre pays du monde limiterait-il vos apprentissages ?
Pourquoi ne pourrais-je pas apprendre le savoir-vivre et le savoir-être congolais, indien ou sud-coréen ?
Si on les acquiert, c’est dans un objectif précis : de lien, de sens et de communication.
Partir du postulat que certains n’auraient pas besoin d’apprendre le savoir-vivre et le savoir-être
a quelque chose d’autarcique, de limitant, de liberticide et restrictif.
𝐏𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐮𝐱 = 𝐏𝐚𝐬 𝐝𝐞 𝐬𝐨𝐜𝐢𝐞́𝐭𝐞́ = Pas de communication
Qu'en dirait messieurs Senghor, Césaire ou Laferroniere ?
Apprendre sa propre culture,
est une base.
En apprendre une autre est un enrichissement.